Il y a quelques années, je représentais un jeune artiste qui souhaitait signer une entente avec une autre artiste… qui avait décidé de se lancer en affaires.
Une autre artiste avec un profil relativement important.
Nous avions reçu une première version d’un contrat…
qui m’apparaissait abusif à plusieurs égards.
Nous avons pris plusieurs jours pour le comprendre ; le réviser ; l’annoter ; évaluer les risques… tout en marchant sur les œufs imaginaires que nous nous étions placés autour de nous, de peur de froisser l’ego que nous connaissions à cette artiste.
Pour vous replacer, nous étions tous deux beaucoup plus jeunes ; impressionnés autant par l’artiste que l’avocat devant nous.
Nous envoyons l’entente.
Des échanges s’ensuivent.
Quelques jours plus tard, l’avocat revient vers nous avec quelques commentaires.
Dont le plus important : ces quelques derniers points sont non négociables ; s’ils ne vous conviennent pas, nous nous retirons.
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Ce genre de négociations.
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Devant l’importance de certains éléments, je réitère toutefois à mon client qu’ils méritent certaines nuances.
Nous renvoyons une nouvelle version, avec encore une dernière demande — nous avions fait un compromis sur l’essentiel du contrat, mais une clause particulière ne pouvait être signée telle que rédigée.
Nous avions la naïve impression qu’ils entendraient raison et qu’ils réaliseraient leurs demandes (déraisonnables).
5 jours plus tard, nous les relançons, sans nouvelle.
Le lendemain, l’avocat nous répond (approximativement comme suit) : comme discuté lors de nos derniers échanges, la dernière version constituait notre dernière offre. Mon client se retire des discussions.
Pris de panique, mon client s’annonce prêt à signer, coûte que coûte.
Trop tard — ils avaient changé d’idée.
Des mois d’appréhension et d’espoirs interrompus.
Sur un ton paternalisant — vous n’avez pas écouté, c’est fini !
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L’offre était mauvaise.
Et mon client aurait probablement été malheureux quelques mois suivant la signature.
Mais je m’en rappelle comme si c’était hier : la déception de mon client, et la frustration de recevoir ce courriel catégorique et sans appel… pour une situation qui ne méritait pas autant de rigidité !
Aujourd’hui, mon client ne s’en porte plus mal – il a une équipe du tonnerre et gagne sa vie plus que convenablement !
b.