13 novembre 2024

Contrat de disques et redevances (3/4) : la redevance PPD (suite)

Comme mentionné hier, l’un des modèles de redevances est celui basé sur le prix de gros (ou communément PPD).

De façon générale, cette mécanique a ceci de particulier : 

  1. seuls les coûts de production sont récupérables.

    Autrement dit, les coûts de commercialisation sont entièrement assumés* par la maison de disques (même dans le cas d’une licence de commercialisation).

    * Toutefois, certains prévoient qu’une portion des dépenses de commercialisation sont récupérables malgré tout… comme une portion des coûts de production des vidéoclips ou des coûts de promotion externes/indépendants. Gare à ces inclusions !

  2. La récupération des coûts de production se fait à partir des redevances dues à l’artiste.

Prenons les chiffres suivants :

Prix de gros :                          10,00 $

Pourcentage de redevance :   10 % du prix de gros

Redevance de l’artiste :          1,00 $/album vendu.

Si la maison de disques vend 50 000 copies, elle doit 50 000 $ à l’artiste.

Toutefois, si elle engage des coûts de production récupérables de 75 000 $, elle peut récupérer son investissement avec ces 50 000 $ dus à l’artiste. Les prochaines redevances dues à l’artiste ($25K) serviront aussi à la récupération.

QUOI ?! La maison de disques ne tient pas compte de tous ses revenus pour calculer sa récupération ?! 

Non. 

Un album se récupère leeeeennnnteeeeemmmmeeeeennntt*.

Ou en d’autres termes, la maison de disques affecte une (petite) partie** des revenus à la récupération — celle équivalant à la part de l’artiste — et conserve la balance.

Elle pourrait donc être remboursée depuis longtemps, mais soutenir que la récupération est incomplète.

* Et je n’ai même pas abordé toutes les subtilités et possibilités pour les maisons de disques de réduire/ajuster la redevance due à l’artiste !

**Les redevances dues à l’artiste pour les ventes numériques/diffusion en continu et autres peuvent aussi être prises en compte dans la récupération, mais j’évite de les inclure pour ne pas (sur)complexifier ce texte !

b.

* Le 10 décembre prochain, je donnerai un atelier sur les contrats de disques et les pratiques de l’industrie, dans le cadre des formations de l’ADISQ ! Si cela vous intéresse, je serais heureux de vous y retrouver ! Inscrivez-vous, il reste quelques places!